Notre-Dame d'Afrique


Notre-Dame d'Afrique inaugurée après trois ans de restauration

le 13 décembre à 13h45 par l'archevêque d'Alger Mgr Ghaleb Bader, en présence de personnalités algériennes et françaises.

Les représentants officiels de l’État algérien, Abdelaziz Belkhadem, (ministre d’État et représentant personnel du président Bouteflika), Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, et Mohamed Abdou, wali d’Alger, les présidents de Conseils régionaux du sud de la France, Michel Vauzelle et Jean-Noël Guérini, ainsi que le maire de Marseille, Jean Gaudin, ont dévoilé la pierre commémorative.

« C’est un vrai chef d’œuvre à plus d’un titre, un lieu ouvert à tous, dont les principes sont fondés sur le respect mutuel  et la solidarité partagée » a dit Monseigneur Bader Ghaleb.              

Telles sont les premières impressions de l’archevêque d’Alger, à la vue de la basilique Notre-Dame d’Afrique après sa restauration.  Lancés le 14 juillet 2007, les travaux ont été achevés le 21 juillet 2010.

L’Algérie, institutions et entreprises, a beaucoup investi dans la restauration de cet édifice chrétien. L’opération aura coûté cinq millions d’euros. L’Union européenne a avancé un million d’euros, l’État algérien, représenté par la wilaya d’Alger, a déboursé 56 millions de dinars. L’autre partie du financement a été presque entièrement l’œuvre d’entreprises algériennes, publiques et privées, telles que Sonatrach, Sonelgaz, Cevital ou encore le groupe Mehri.

La région de PACA et la ville de Marseille ont “déboursé”, dans cette opération, la même somme :
360 000 euros. Plus la contribution de mécènes avec 130  millions de dinars, jointe aux dons recueillis par l’association Diocésaine  d’Algérie avec un montant de près de 60 millions de dinars.     

Les travaux de maçonnerie ont été confiés par la wilaya, après un appel d’offres, à une entreprise française A. Girard basée à Avignon. Les vitraux ont été restaurés par l’atelier du Vitrail Cassiopée basé à Marseille et la maîtrise de l’œuvre a été assurée par le cabinet de Xavier David architecte et historien d’art.

« D’un point de vue architectural, la basilique reflète l’entente interreligieuse et interculturelle entre les peuples de la Méditerranée. Ce lieu accueille en moyenne 400 personnes dont 90% sont des Algériens » a estimé Monseigneur Bader « Cette basilique avait besoin d’être restaurée car elle a souffert de l’usure du temps, des vents et notamment du séisme de 2003 qui lui a porté le coup de grâce » a-t-il précisé.

De son côté, Abdelkader Ghida, directeur de l’aménagement et de la restauration des quartiers et représentant du wali d’Alger, a affirmé que le projet a démarré laborieusement mais les travaux ont été achevés dans les délais. « C’est une aventure formidable et la confiance a prévalu durant la période des travaux », a-t-il observé.

UTILISATION DU CARBONE : UNE PREMIÈRE MONDIALE

Pour Xavier David, le chantier de la basilique a été exceptionnel du fait de la taille de pierre spécifique, le confortement parasismique par l’introduction du carbone, une première mondiale.
« Notre souci est la sécurité du public, la sauvegarde du bâtiment et une représentation digne au regard de la beauté de la basilique », indique l’architecte. « Les travaux entrepris ont constitué également une sorte de chantier-école puisqu’une douzaine de jeunes professionnels algériens ont été formés aux métiers de la pierre et de la maçonnerie sur patrimoine ancien ». A la fin des travaux, certains d’entre eux ont trouvé du travail dans le domaine de la restauration des monuments. Xavier David a, par ailleurs, signalé que son équipe est en train de restaurer la basilique de Saint Augustin à Annaba et les travaux vont durer 27 mois.

A une question sur le nombre des chrétiens vivant en Algérie, Monseigneur Ghaleb a répondu que ce n’est pas le nombre qui fait notre vocation mais l’importance de la présence du christianisme et le dialogue qui est un exemple d’entente « car les personnes sont appelées à vivre ensemble et à s’accepter ».

Pour l’histoire, Notre-Dame d’Afrique a été l’œuvre de l’architecte Jean-Eugène Fromageau, à l'initiative de Mgr Pavy, évêque d'Alger entre 1846 et 1866. Conçue sur un promontoire de 124 mètres, surmontée d’une coupole, la basilique est marquée par un style éclectique, inspiré par des références  somanes, byzantines (au niveau des coupoles et demi-coupoles) et mozarabes (pour le campanile et son couronnement).

Elle avait été inaugurée en 1872 après 14 ans de travaux. Elle domine le quartier de Bologhine (ex-Saint-Eugène) La basilique est considérée comme le miroir et le pendant, de l'autre côté de la Méditerranée, de Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille.

Son importance symbolique et religieuse se trouve résumée dans cette maxime inscrite en français, en arabe et en kabyle sur le mur de l'abside derrière l'autel : « Notre Dame d'Afrique priez pour nous et pour les Musulmans.  »

« La restauration de la basilique de Notre-Dame d’Afrique revêt un caractère unique car il s’agit d’un lieu symbolique qui reflète l’union qui existe entre les deux rives de la Méditerranée ».          

 
 
 
 

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