Elle caresse son front, ses cheveux. De ses doigts,
Elle essuie une larme qui roule sur sa joue
Ne pleure pas, petit, tu vois que c'est fini
Je m'en vais retrouver mes parents, mes amis
Ils sont partis déjà et m'attendent là-bas
Ici, c'est compliqué, je ne peux plus lutter
J'ai tâché jusqu'au bout de maintenir un peu
Le ménage, le linge, préparer les repas.
Tout est bien fatigant arrivée jusque-là
Il faut faire sa toilette, se lever, faire son lit
Et le peu que j'aie fait depuis ces quelques mois,
Le ménage bâclé, la toilette de chat
M'ont quand même épuisée, m’ont vraiment mise à plat.
Allons, ne pleure plus. Je veux que tu souries
Non, je ne t'en veux pas. Je t'aime à l'infini
Tu devras m'expliquer comment je t'ai blessé.
Malgré que le docteur ait voulu m'excuser
Disant « le traitement change le caractère »
Il a même insisté, affirmant que parfois
On devient agressif quand on a des misères.
A présent, le berçant doucement, tendrement
C'est plutôt une étreinte, un doux enlacement
Elle voudrait que l’instant dure une éternité
Depuis quelques années, ils ne se parlaient plus
Elle pleurait sans cesse mais lui ne venait plus.
Ses enfants et lui-même, elle ne les voyait plus
Elle cherche encore en vain pourquoi il s'est fâché
La privant de lui-même et de ses chers petits
Longtemps elle a pleuré et elle pleurait encore
Jusque-là, à l'instant, jusqu'à ce qu'il arrive.
Elle a accumulé tant d'amour en son cœur
Qu’elle le sent submergé, qu’elle le sent défaillir
En oubliant d’un coup ces années de souffrance
Où elle était privée de sa tendre présence
Elle pense au temps béni où il tétait son sein
Elle est bien. Elle s’endort et part pour le lointain.
Patricia