J ai relevé sur un site de Bône ces lignes ...c était la ville où notre famille ( Bracco) s était établie après un séjour à Alger de 5/6 ans .. vers 1866..
Ah! que tu étais belle, ma ville qui, alanguie, enlaçante, s'étirant mollement sous un soleil ardent, respirait la douceur de vivre.
Claude BARNIER ( Le 28 octobre 2005)
Quelques expressions métaphoriques du parler bônois:
1.Que le cul i te tombe et que le trou i te reste!
2.Qu'i te vienne la gratelle a'c les petits bras!
3.Qu'i te vienne le gobbe et la pécole!
4.Aretenez-moi ou j'i mets un taquet!
5.Ac' les oeils de tes morts, j'me fais des billes-z-agates!
6.Aga-le, i jette le bromedge!
7.Quelle caoulade!
8.Il est tout fartasse!
9.I m'ont niqué la pastèque!
10.J'la eu à ouffe!
Traductions qui ne figurent pas dans les pages roses des dictionnaires:
1.Sorte d'imprécation
2.Sorte de malédiction( gratelle: démangeaison)
3.Gobbe: de l'italien, bossu; la pécole: sorte de lèpre.
4."Arrêtez-moi ou bien je lui donne un coup de poing"
5."Avec les yeux de tes morts,j'aurais de gros yeux"
6."Regarde-le! Il jette un appât"
7."Quelle erreur!"
8."Il est tout chauve!"
9."Ils m'ont blessé à la tête!"
10."Je l'ai eu sans payer!"
C'est à Bône que j'ai appris à jouer aux billes et ce jeu comportait plus de paroles que de tirs ou lancers.Voici un extrait de dialogues utilisés par les joueurs:
"Ta tiiiit bourvinan kix et grand à qui m'arrête!
-Entention, j'ai dit kix pas kix avant toi!
-Atso! tu joues comme une gamate!
-A la chala qui te vient le gobbe!
-A toi le gobbe et au c..!
-Avec les zosses de tes morts, je fais une canne à pêche pour pêcher..(censuré)
-Fais bien entention, je vais te niquer le beignet! etc...
Avec les traductions de Claude, vous saisirez aisément la signification des injures mais pour la première phrase voici l'explication:
"Ta tiiiit"= Ta tête. Si on touche la bille de l'adversaire sans avoir dit "Ta tiiit" le tir n'est pas valable.
"Bourvinan": si on touche la bille de l'adversaire et qu'elle ne fait pas plus de trois tours sur elle-même, si on oublie de dire "Bourvinan", ça ne compte pas.
"Kix": si la bille heurte le pied d'un joueur ou d'un spectateur, on peut prolonger sa trajectoire si on a dit kix avant de jouer.
Si on ne parvenait pas à se mettre d'accord, on en venait rarement aux mains; chacun retirait ses billes et on se quittait avec le bouquet final du feu d'artifice d'injures bien de chez nous
Voilà ce qui a bercé une partie de notre enfance...merci Mr Claude Barbier
Sabine
Réflexions bônoises
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- Sabine
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- Odile
Et ben ;-)
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